In Niger, l'attivista Ibrahim Oumarou Yacouba lotta per dare voce alle donne definite “quinte mogli”

Un gruppo di donne Wahaya che beneficiano del progetto Bridge dell'OIL nelle regioni di Tahoua e Agadez in Niger; Screenshot del canale YouTube dell’ Organizzazione internazionale del lavoro

In Niger, alcune comunità subiscono una vera e propria discriminazione che le rende invisibili sia socialmente che economicamente. È il caso delle donne Wahaya [fr, come i link seguenti, salvo diversa indicazione], che spesso vengono vendute dai propri genitori in giovane età e entrano a far parte di nuove famiglie come quinte mogli.

Ibrahim Oumarou Yacouba, attivista nigerino ed esperto in diritto delle comunità discriminate, ha fatto di questa tematica una battaglia personale per il rispetto dei diritti umani. Dal 2021, collabora con il Global Forum of Communities Discriminated on Work and Descent (GFoD), una piattaforma internazionale fondata nel 2019 a New York che difende i diritti delle comunità vittime di discriminazioni basate sul lavoro e sull’ origine in tutto il mondo.

In un'intervista via e-mail con Global Voices, spiega perché è necessario un dibattito pubblico per far progredire i diritti di queste donne.

Joel Hevi (JH): Come si manifestano concretamente queste forme di disuguaglianza sociale nella vita quotidiana delle comunità interessate?

Ibrahim Oumarou Yacouba (IOY) : Au Niger, le système de castes, bien que variable selon les groupes ethniques, demeure une réalité sociale dans certaines communautés où les rôles sociaux sont hiérarchisés et prédéfinis.

Chez les Touaregs, les Peuls et dans d’autres groupes, certaines personnes subissent des discriminations proches de la servitude moderne, sans accès à la terre, ni au mariage avec les castes dites “nobles”. Ces hiérarchies fixées à la naissance reposent souvent sur l’activité traditionnelle de différentes classes, comme les Imajaghan (nobles), les Ineslemen (guerriers), les Imrad (artisans) et les Iklan (esclaves).

Les esclaves, considérés comme inférieurs, ont très peu de droits. Leur travail est par ailleurs stigmatisé. Ils exercent souvent dans des secteurs dévalorisés, comme la préparation des peaux ou la forge, des métiers considérés comme de “basse caste”. Cette exclusion se traduit également par une marginalisation politique. 

Ibrahim Oumarou Yacouba (IOY): In Niger, il sistema delle caste, sebbene variabile a seconda dei gruppi etnici, rimane, in alcune comunità, una realtà sociale in cui i ruoli sociali sono gerarchizzati e predefiniti.

Tra i Tuareg, i Peul e altri gruppi, alcune persone subiscono discriminazioni simili alla schiavitù moderna, senza accesso alla terra né al matrimonio con le caste cosiddette “nobili”. Queste gerarchie, stabilite alla nascita, si basano spesso sull'attività tradizionale delle diverse classi, come gli Imajaghan (nobili), gli Ineslemen (guerrieri), gli Imrad (artigiani) e gli Iklan (schiavi).

Gli schiavi, considerati inferiori, hanno pochissimi diritti. Il loro lavoro è inoltre stigmatizzato. Spesso lavorano in settori poco valorizzati, come la lavorazione delle pelli o la fucina, mestieri considerati di “bassa casta”. Questa esclusione si traduce anche in una marginalizzazione politica.

JH: Chi sono i Wahaya e perché la loro realtà è poco conosciuta?

IOY : Le système Wahaya occupe une place très particulière dans la société nigérienne. Du point de vue de l’Islam, un homme peut avoir jusqu’à quatre épouses légalement reconnues. Au Niger, certaines pratiques contournent cette règle et tolèrent la présence d’une « cinquième épouse », appelée “Wahaya“. Certains n'hésitent pas à se procurer un sixième ou septième femme.

La femmes Wahaya a un statut spécifique: elle n'est pas considérée comme une épouse au sens légal du terme. Elle est souvent perçue comme un « cadeau »; elle arrive dans la famille pour s’occuper des besoins du mari, des enfants, voire des autres épouses, sans pour autant bénéficier des droits et protections liés au mariage officiel.

Il n’existe pas d’âge fixe pour devenir Wahaya. Nous avons rencontré des femmes âgées comme des mineures, âgées parfois seulement de 12 ou 13 ans. Ces femmes travaillent souvent toute la journée pour subvenir aux besoins du foyer. Certaines ont des enfants avec le mari. Pourtant, ces enfants ne bénéficient pas des mêmes droits que ceux issus du mariage légal. Ils sont eux aussi victimes de discrimination sociale et juridique, héritant de la marginalisation subie par leur mère

IOY : Il sistema Wahaya occupa un posto molto particolare nella società nigerina. Dal punto di vista dell'Islam, un uomo può avere fino a quattro mogli legalmente riconosciute. In Niger, alcune pratiche aggirano questa regola e tollerano la presenza di una “quinta moglie”, chiamata “Wahaya”. Alcuni non esitano a procurarsi una sesta o settima moglie.

La donna Wahaya ha uno status specifico: non è considerata una moglie nel senso legale del termine. È spesso percepita come un «regalo»; entra a far parte della famiglia per occuparsi dei bisogni del marito, dei figli e persino delle altre mogli, senza però beneficiare dei diritti e delle tutele legati al matrimonio ufficiale.

Non esiste un'età prestabilita per diventare Wahaya. Abbiamo incontrato sia donne anziane che minorenni, alcune delle quali avevano 12 o 13 anni. Queste donne lavorano spesso tutto il giorno per provvedere alle necessità della famiglia. Alcune hanno figli con il marito. Tuttavia, questi bambini non godono degli stessi diritti di quelli nati da un matrimonio legale. Anch'essi sono vittime di discriminazione sociale e giuridica, ereditando l'emarginazione subita dalle loro madri.

JH: Quali sono gli ostacoli che impediscono a queste persone emarginate di far sentire la propria voce?

IOY: À la première Conférence internationale sur les communautés discriminées sur le travail et l’ascendance (CDWD) en Afrique, tenue début avril à Accra, nous avons été mobilisés autour des Objectifs de Développement Durable (ODD) avec une centaine de participants, universitaires et activistes venus de plusieurs pays qui ont dénoncé la persistance des discriminations liées à l’ascendance.

Dans mon pays, les personnes que nous défendons, victimes de discriminations profondes, n’ont pas un accès suffisant aux soins de santé. Les infrastructures médicales sont rares ou éloignées de leurs lieux de vie, les traitements sont coûteux. Ces populations ne disposent souvent pas d’un emploi stable leur permettant de couvrir ces dépenses.

Par ailleurs, la question de l’égalité des genres est au cœur des discussions. Beaucoup revendiquent un traitement égalitaire entre hommes et femmes, mais certains résistent encore à cette idée, jugeant inacceptable que les femmes bénéficient des mêmes droits et opportunités que les hommes. Nous défendons fermement le droit au travail décent et inclusif, accessible à toutes et tous.

Historiquement au Niger, il faut reconnaître que ces populations marginalisées n’ont jamais réellement eu la chance d’accéder à l’éducation ou à la formation, conditions indispensables pour s’épanouir. Le véritable enjeu est donc de garantir des opportunités équitables de formation et d’emploi, afin que chaque individu puisse pleinement participer à la société.

IOY: In occasione della prima Conferenza internazionale sulle comunità discriminate sul lavoro e l'ascendenza (CDWD) in Africa, tenutasi all'inizio di aprile ad Accra, ci siamo mobilitati attorno agli Obiettivi di Sviluppo Sostenibile (SDG) con un centinaio di partecipanti, accademici e attivisti provenienti da diversi paesi che hanno denunciato il persistere delle discriminazioni legate all'ascendenza.

Nel mio Paese, queste persone che stiamo difendendo, sono vittime di profonde discriminazioni e non hanno un accesso adeguati all'assistenza sanitaria. Le infrastrutture mediche sono rare o lontane dalle loro case e le cure sono costose. Queste popolazioni spesso non hanno un lavoro stabile che permetta loro di coprire tali spese.

Inoltre, la questione della parità di genere è al centro delle discussioni. Molti rivendicano la parità di genere tra uomini e donne, ma alcuni resistono ancora a questa idea, ritenendo inaccettabile che le donne godano degli stessi diritti e delle stesse opportunità degli uomini. Noi difendiamo con forza il diritto a un lavoro dignitoso e inclusivo, accessibile a tutti.

Storicamente, in Niger, bisogna riconoscere che queste popolazioni non hanno mai avuto realmente la possibilità di accedere all'istruzione o alla formazione, condizioni indispensabili per realizzarsi. La vera sfida è quindi quella di garantire pari opportunità di formazione e occupazione, affinché ogni individuo possa partecipare pienamente alla società.

JH : C'è una testimonianza particolarmente significativa nelle sue ricerche? 

IOY : Quand j’écoute les récits des femmes Wahaya, ce qui me frappe, c’est leur résilience. Ces histoires bouleversent.

Je documente quelques-unes de ces histoires, notamment celle d’une femme qui m’a confié qu’elle avait été vendue à l’âge de 12 ans à un commerçant par son propre oncle. Elle ne voulait pas que cela se sache, car parler, c’est risquer les représailles. Elle n’a jamais été mariée mais “offerte” comme une marchandise, sans dot, sans cérémonie, sans droits. Depuis, elle vit dans une servitude déguisée. Elle travaille jour et nuit, s’occupe de la maison, des enfants du maître, des autres femmes, et n’a pas le droit de dire non. Elle a eu des enfants, mais eux aussi sont privés de tout statut légal. Aujourd’hui, cette femme a environ 25 ans. Elle continue de vivre dans un système où la parole des femmes comme elle reste encore largement étouffée.

J’ai aussi rencontré lors d’une exposition sur les séquelles de l’esclavage, Moussa, fils d’une Wahaya, qui a perdu un œil suite à une punition. Il avait perdu une bête en conduisant le troupeau de son maître, et a été battu si violemment qu’il a perdu un œil. Son témoignage montre la cruauté systémique à laquelle ces personnes font face.

Il y a aussi Hadizatou Mani-Karoau, une Wahaya dont le parcours est aujourd’hui un symbole de lutte pour de nombreuses femmes nigériennes voire africaines. Elle s’est battue pour sa liberté et elle y est parvenue, grâce notamment au soutien de l’association Timidria, qui l’a aidée à retrouver ses droits.

Ces histoires sont douloureuses, mais elles montrent que malgré les violences et l’oppression, il y a des lueurs d’espoir. Grâce au travail d’activistes, d’associations, notamment l'Étude sur l’esclavage au Niger : témoignages, manifestations et causes, et d’initiatives comme le GFOD  Inclusivity Project, le combat pour l’égalité et pour les droits humains continue.

IOY : Quando ascolto i racconti delle donne Wahaya, ciò che mi colpisce è la loro resilienza. Sono storie sconvolgenti.

Ho documentato alcune di queste storie, in particolare quella di una donna che mi ha confidato di essere stata venduta all'età di 12 anni dal proprio zio a un commerciante. Non voleva che si sapesse, perché parlare significava rischiare ritorsioni. Non si è mai sposata, ma è stata “offerta” come merce, senza dote, senza cerimonia, senza diritti. Da allora vive in una servitù camuffata. Lavora giorno e notte, si occupa della casa, dei figli del padrone, delle altre donne, e non ha il diritto di dire di no. Ha avuto dei figli, ma anche loro sono privati di qualsiasi status giuridico. Oggi questa donna ha circa 25 anni. Continua a vivere in un sistema in cui la voce delle donne come lei è ancora largamente repressa.

Durante una mostra sulle conseguenze della schiavitù, ho anche incontrato Moussa, figlio di una Wahaya, che ha perso un occhio a seguito di una punizione. Aveva perso un animale mentre guidava il gregge del suo padrone ed è stato picchiato così violentemente da perdere un occhio. La sua testimonianza mostra la crudeltà sistematica che queste persone devono subire.

C'è anche Hadizatou Mani-Karoau, una Wahaya il cui percorso è oggi un simbolo di lotta per molte donne nigerine e persino africane. Ha lottato per la sua libertà e ci è riuscita, grazie in particolare al sostegno dell'associazione Timidria, che l'ha aiutata a riottenere i suoi diritti.

Queste storie sono drammatiche, ma dimostrano che nonostante la violenza e l'oppressione, ci sono spiragli di speranza. Grazie al lavoro di attivisti, associazioni, in particolare lo Studio sulla schiavitù in Niger. La lotta per l'uguaglianza e i diritti umani continua grazie a testimonianze, manifestazioni e iniziative come il GFOD Inclusivity Project.

JH : La raccolta dei dati rispecchia l'esperienza dei gruppi discriminati?

IOY : En tant que chercheur au sein du GFOD Inclusivity Project, j’ai été confronté à des obstacles, mais je m’efforce de les surmonter.

Il faut dire que le sujet que je porte reste un tabou profond. Dans bien des communautés, on refuse d’en parler. Pas par ignorance, mais parce que ceux qui s’y opposent sont souvent ceux qui en tirent profit.

Je crois profondément que mener un combat juste nous accorde une forme de protection spirituelle. C’est une conviction intime. Lorsque tu défends la dignité humaine, il y a quelque chose de plus grand qui te soutient. Alors, malgré les menaces, je continue.

Mon combat se mène sur plusieurs fronts en utilisant la musique, la médiation culturelle et le droit international comme leviers pour faire entendre les voix réduites au silence et sensibiliser sur les injustices. Mais mon message ne s’arrête pas aux frontières de mon pays. Car cette réalité de l’esclavage par ascendance, on la retrouve aussi ailleurs.

Je m’investis aussi sur le plan académique en écrivant et compilan les témoignages. Sur le plan politique, nous appelons à des mécanismes de protection plus inclusifs.

Nous essayons d’apporter notre pierre à l’édifice pour que demain, plus personne ne soit réduit au silence à cause de ses origines. Pour que plus aucun enfant ne naisse esclave d’un système qu’il n’a pas choisi.

IOY : Come ricercatore del GFOD Inclusivity Project, ho dovuto affrontare diversi ostacoli, ma sto cercando di superarli.

Va detto che l'argomento che tratto rimane un tabù profondo. In molte comunità si rifiuta di parlarne. Non per ignoranza, ma perché chi si oppone è spesso chi ne trae vantaggio.

Credo profondamente che combattere una giusta battaglia ci garantisca una forma di protezione spirituale. È una convinzione intima. Quando difendi la dignità umana, c'è qualcosa di più grande che ti sostiene. Quindi, nonostante le minacce, continuo.

La mia lotta si articola su più fronti, utilizzando la musica, la mediazione culturale e il diritto internazionale come leve per dare voce a chi è stato ridotto al silenzio e sensibilizzare l'opinione pubblica sulle ingiustizie. Ma il mio messaggio non si ferma ai confini del mio Paese. Perché la realtà della schiavitù per discendenza esiste anche altrove.

Mi impegno anche a livello accademico, scrivendo e raccogliendo testimonianze. A livello politico, chiediamo meccanismi di protezione più inclusivi.

Cerchiamo di dare il nostro contributo affinché domani nessuno sia più ridotto al silenzio a causa delle proprie origini. Affinché nessun bambino nasca schiavo di un sistema che non ha scelto.

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